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Apprendre l’anglais – Mon histoire

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Apprendre l'anglais : mon histoire

Apprendre l’anglais, en France, est monnaie courante… Ou pluôt devrais-je dire : étudier l’anglais en France est monnaie courante. Le parler, en revanche, semble parfois tenir du miracle. J’ai commencé à apprendre l’anglais en 6ème comme la plupart des gens de mon âge. De nos jours, en voyageant, lorsque les gens sont surpris de m’entendre parler couramment anglais, c’est toujours par rapport au fait que je suis français. J’ai eu droit à divers commentaires, je me rappelle par exemple mon arrivée dans une auberge en Argentine où le mec qui travaillait à la réception m’a sorti que j’étais le PREMIER français qu’il entendait parler anglais! Parfois, c’est encore plus direct et amusant : « You speak English!… But you’re French! ». Si je raconte tout cela, ce n’est pas pour me vanter, il y a toujours des choses que je veux peaufiner par rapport à mon anglais, mais ces histoires soulignent bien que parler anglais normalement, lorsqu’on est français, est l’exception, pas la règle. J’espère bien que cet handicap en langue disparaîtra prochainement.

Je parle beaucoup des pièges et des opportunités que présente l’anglais sur mon site pour apprendre l’anglais et devenir bilingue, BilingueAnglais.com, qui propose une newsletter riche en conseils. Dans cet article, en revanche, je veux partager avec vous mon histoire plus personnelle avec la langue anglaise, ce qui m’a bloqué, aidé, motivé, déçu, fait perdre du temps, rendu fier de mes progrès et autres aventures ou mésaventures jusqu’à maîtriser l’anglais. (Pourquoi les français ont autant de mal à apprendre l’anglais de manière générale fera l’objet d’un autre article.)

Apprendre l’anglais à l’école

Nous sommes l’été avant mes 11 ans et mon entrée en 6ème. J’ai un cahier de vacances qui me tient occupé quelques après-midis sur la plage. Il s’agit de petits exercices avec des phrases à trous pour apprendre l’anglais. Pas d’audio, juste un cahier. Je m’amuse un peu avec et je suis curieux de voir ce que donnera l’anglais à partir de la 6ème. Je suis encore gamin, les Etats-Unis fascinent et je me dis qu’apprendre l’anglais sera quelque chose de plutôt cool. J’apprends dans ce cahier à dire « the cat of Maria », « the dog of Bob » et autres phrases avec « of ».Apprendre l'anglais à l'école

J’entre en 6ème. Premiers contrôles. On me demande de dire « la maison de Henry » ou une phrase du genre. On me le demande à répétition dans l’exercice. J’avais entendu parler d’une histoire de « ‘s » (exemple : « Maria’s dog ») durant les cours mais ne comprenais pas la différence d’avec « of ». Je mets la forme en « of » partout dans toutes les traductions que l’on me demande… Je récolte deux magnifiques 6/20 à ces premiers contrôles. Si j’avais connu le mot à l’époque, j’aurais dit « Fuck les cahiers de vacances! ».

Par la suite, je remonte mes notes et serai un élève correct au collège. Comme me le fera souligner un de mes professeurs d’anglais « je fais le minimum – et pas plus ». Non seulement il a raison mais j’en suis assez fier. Pourquoi faire plus d’efforts? Les cours d’anglais sont assez ennuyeux. Je suis parce que je pense que c’est utile et parce que j’aimais déjà la langue française et donc les mots… mais ce n’est pas franchement passionnant.

A la maison, mes sœurs aînées écoutent de la musique anglaise. Je me moque d’une de mes sœurs qui écoute un groupe où le mec est torse-poil et maigrichon parce que le nom du groupes est The Doors… De « torse » à « The Doors », il n’y a qu’un pas… Je viens d’une famille aux origines polonaise, flamande, wallonne et française sans jamais entendre d’autre langue que le français pour autant. En période de Noël, les Platters ou les Beatles tournent sur le vieux quarante-cinq tours du salon. L’anglais fait partie de la maison via la musique, de temps en temps, sans pour autant être omniprésent.

En classe, la tendance à se moquer de ceux qui imitent un accent anglais est réel. Les gens ne parlent pas vraiment en cours (enfin on ne parle pas vraiment anglais! On parle entre nous en français). Le prof parle beaucoup lui… De temps à autre, on est sollicité pour répéter ou répondre une phrase sans intérêt évident, sinon celui d’avancer dans le manuel scolaire.

Apprendre l’anglais de son côté

Arrivé en 3ème les choses n’ont pas changé. Je me débrouille. Je m’ennuie. L’anglais n’a rien de passionnant. Puis, un été, je reçois mon premier ordinateur! Le début d’un monde nouveau qui me fera pratiquer l’anglais et acquérir le vocabulaire de l’informatique tout simplement parce que je VEUX COMPRENDRE et n’ai pas d’autre choix que de me débrouiller avec un dico d’anglais pour cela. Je suis patient parce que ce que j’apprends m’intéresse. Face à l’ordinateur, je prends le temps de chercher des mots dans le dico.

Arrivé au lycée, le système scolaire me déçoit encore plus et j’applique avec brio la formule selon laquelle qui peut le plus peut le moins. Je m’ennuie à mourir dans la plupart des cours. Mène la vie de geek à une époque où les gens ne savent pas trop ce qu’est Internet. Je passe mes nuits sur ordi et mes journées à dormir (difficilement!) au fond de la classe. Malgré tout cela, apprendre l’anglais est ce que je ferai le plus et le mieux à cette époque.

Je passe mon temps libre à bidouiller sur ordinateur, éditer un magazine à l’aide d’applications en anglais, à jouer à des jeux vidéos eux aussi en anglais. Certains d’entre eux sortent du lot. Je pense notamment à un certain Fallout qui est alors pour moi bien plus de l’art qu’un simple jeu vidéo. Une histoire riche et la possibilité de jouer à ce jeu violent aussi bien de manière virulente que de manière diplomatique (on peut finir la jeu sans verser une goutte de sang, via les dialogues) rendent le jeu passionnant. Imaginez l’univers de Mad Max dans un jeu vidéo, assorti d’un scénario travaillé, de très nombreux dialogues et d’un sens de l’humour corrosif… Je passe des nuits à jouer et rejouer à ce jeu pour voir de combien de manières différentes on peut le finir. Le dictionnaire est à mes côtés pour m’aider. Ce jeu est tout bonnement fascinant et j’enrichis mon vocabulaire. C’est là que je parviens à vraiment apprendre l’anglais, au sens de me débrouiller seul face à des mots inconnus. Le jeu permet d’alterner divertissement (à buter des streums au milieu d’un désert radioactif) avec la pratique de l’anglais (en essayant de comprendre parfaitement les dialogues interactifs du jeu, pour savoir sur quelle réponse je vais cliquer!). 10 ans plus tard, j’apprends le hongrois en partie avec ce jeu, en dégotant une version hongroise, puis j’enrichis mon vocabulaire espagnol énormément en jouant à la version espagnole d’une suite récente du jeu.

D’autres et divers jeux me permettront eux aussi de pratiquer. Un jeu énorme aux graphismes très pauvres mais au scénario très riche me permet lui aussi d’enrichir mon vocabulaire anglais de manière massive. Son auteur continue de faire des jeux d’aventure aux graphismes rétro mais à l’univers gigantesque, avec toujours une ENORME partie de chaque jeu jouable gratuitement (le principe du shareware). C’est de l’heroic-fantasy interactif, si vous voulez. En anglais. A l’époque aussi, une de mes sœurs hôtesse de l’air me ramène un cadeau bien convoité : Marathon – jeu créé par ceux qui sortiront plus tard le célèbre jeu Halo – m’amène dans l’espace et alterne séances de mitraillage d’aliens avec la lecture d’un scénario sombre et profond. Je me sers de moins en moins du dictionnaire… Seuls certains mots m’amènent à l’ouvrir, je peux deviner beaucoup grâce au contexte et je comprends alors, et depuis un certain temps déjà, l’anglais de base facilement.

Apprendre l’anglais en mode ultra-geek!

Séquence émotion et moment confession… A 19 ans, j’étais plus geek que geek! C’était à une époque où la plupart des gens ne connaissaient pas le mot geek, où Internet et les ordinateurs rendaient les gens confus, et où le loisir qui consiste à passer son temps sur une machine était juste étrange… C’était avant l’iPhone, que le geek devienne chic et que les gens ne passent leur temps à checker laptops et smartphones de manière compulsive.

Inscrit à la Fac et déçu encore une fois par la système scolaire ou plutôt universitaire (les cours de maths mettent en évidence mes lacunes tandis que les cours d’informatiques, espérés passionnants, s’avèrent démodés, ennuyeux et ne m’apprennent rien)… Je me rattrape en passant le plus clair de mon temps à jouer à un nouveau jeu sur Internet… Ce n’était pas WoW (World of Warcraft), ce c’était pas CS (Counter-Strike), c’était un petit jeu très graphique et moins connu, Soldier of Fortune, où l’on passe son temps à courir avec un fusil à pompe pour dégommer la tête de son adversaire.Apprendre l'anglais en mode geek

De semaine en semaine et de mois en mois, je découvre que ce petit jeu possède sa propre « communauté ». Des habitués se retrouvent tous les soirs, en ligne, pour jouer. Les gens organisent des tournois. Des salles de discussion et des forums permettent de garder le contact et de s’organiser. Ce loisir d’apparence très asocial (passer son temps devant un ordi) était en fait très social (des centaines ou milliers de joueurs qui échangent entre eux et partagent en fait plus que des heures de jeu, également : des heures de discussion). C’est un peu comme un sport… L’air frais et la chaleur humaine en moins.

Investi dans ce jeu de plus en plus, non seulement je pratique mon anglais écrit davantage que par le passé, ce qui m’apprend à m’exprimer en anglais plutôt qu’à juste lire, mais je noue le contact avec peut-être 500 personnes sur Internet. La langue d’échange (la lingua franca), est alors évidemment l’anglais. A cette période de ma vie, j’avais toujours un minimum de 100-150 personnes avec qui j’avais un contact régulier et un groupe d’une quinzaine de personnes avec qui je parlais de tout et tous les jours en anglais.

Au pic de cette période, je faisais à vrai dire plus d’anglais que de français. Passer 6 heures par jour devant un ordi n’a rien de sain (hmmm… ce qui n’empêche pas que ce soit le mode de travail de notre époque!) mais faire tout cela en anglais paye. Je me rappelle d’une fois à aller chez le coiffeur à cette période et où celui-ci pensait que j’étais anglais en raison d’une tenue un peu british et d’un accent qu’il détectait dans ma voix… Tout cela parce que j’utilisais plus l’anglais que le français. (Paradoxalement, mon niveau d’anglais oral alors était tout simplement horrible.)

Apprendre l’anglais : le déclic à l’oral

Je suis reconnaissant d’une chose lors de mon passage à la Fac… Mon cursus rendait obligatoire le fait de valider au moins un cours d’anglais. S’inscrire à un de ces cours d’anglais nécessitait d’effectuer au préalable un test de niveau. Ce test, totalement écrit, on me le rendait avec le score maximal. Mon examinateur me disait alors que j’étais bilingue… Ce qui provoquait chez moi un petit sourire moqueur en songeant à quel point c’était faux et à quel point j’avais galéré en ayant un britannique au téléphone quelques mois plus tôt… Mais bref, j’avais le score maximal, j’étais un peu fier, et il fallait bien me placer quelque part. Tant et si bien que je me retrouvais avec des filières littéraires uniquement pour… Mon premier cours de phonétique anglaise!

Dans ce cours, nous étions exposés aux divers sons qui constituent la langue anglaise. Plutôt que d’avancer au hasard, nous découvrions l’usage de l’Alphabet Phonétique International pour faire la liste des sons qui existent et pouvoir retranscrire l’anglais phonétiquement. Le gros problème à apprendre l’anglais en tant que seconde langue (et c’est vrai du français aussi) est qu’il ne s’agit pas d’une langue phonétique. Un même son peut s’écrire de diverses manières, en anglais. Grâce à l’Alphabet Phonétique International, il n’y a qu’une manière d’écrire phonétiquement le mot et cela aide à bien prendre conscience de la prononciation correcte de chacun d’entre eux. Durant ce cours, j’étais également épaté de voir des élèves capables de distinguer à l’oral, sur des enregistrements, des mots que je ne reconnaissais pas. Je me demandais alors ce qu’avait leur oreille de différente et si c’était un don et si je pourrais un jour moi aussi comprendre ces mots que je ne comprenais pas à l’oral.  Je me débrouillais mais certains sons et mots m’échappaient tout simplement au début. Mon oreille était sous-entraînée. Grâce à ce cours, je réalisais bien des choses sur le fonctionnement de l’anglais oral et cela me motivait à pratiquer davantage l’oral tout en me donnant les moyens de le faire. Plus que la motivation, j’avais enfin la technique (c’est évidemment une honte qu’il faille attendre l’université pour ce qui est à la base de l’anglais oral). Et… Cela fonctionnait. Je parvenais à faire progresser mon oreille malgré tout ce que l’on raconte selon quoi ce n’est possible que durant l’enfance et autre mythes décourageant mais persistants. J’apprenais à entendre de nouveaux sons en anglais! Je savais désormais quels sons existaient en anglais, comment m’y prendre pour corriger ma prononciation erronée et, aussi, comment retranscrire, pour chercher dans le dictionnaire les mots que je ne serais pas certain d’avoir compris à l’oral. J’ajoutais une très puissante corde à mon arc.

Apprendre à parler anglais : séries télé et livres audio

Un élément qui m’a longtemps accompagné pour progresser en anglais, ce sont les séries télévisées. En me procurant une version de Friends en V.O. qui n’avait pas de sous-titres, je m’accrochais parce que je comprenais tout de même un peu et riait tout de même. Je ne comprenais pas tout… Mais suffisamment pour que cela reste intéressant. Par la suite, en m’accrochant environ 2 semaines à un rythme de 2-3 épisodes par jour, je m’habituais à la prononciation et aux accents des divers acteurs et je comprenais beaucoup plus clairement. De semaines en semaines… Il restait des mots que je ne comprenais pas mais ils étaient assez rares et je pouvais alors essayer de les chercher dans le dictionnaire. Mon anglais s’améliorait suffisamment à l’oral pour que je sois capable de regarder les nouveaux épisodes en V.O. toujours sans sous-titres et que je ne perde pas grande chose niveau compréhension. D’voir atteint ce stade faisait que j’étais vraiment dans le plaisir, et pas juste dans « l’étude » de l’anglais. Plus tard, réalisant que je ne comprenais rien aux accents New-Yorkais en m’essayant à la série Seinfeld, je m’accrochais aussi à cette sitcom jusqu’à ce que la prononciation et les accents de Jerry, Helen, George et Kramer n’aient plus de difficulté pour moi. Dans l’ensemble, tout cela s’est vraiment fait en douceur. Cela portait vraiment ses fruits sans ressembler en quoi que ce soit à un effort… C’était… Beau!Apprendre l'anglais : séries télé

APRES mon cours de phonétique anglais, j’avais la capacité à chercher dans le dictionnaire des mots uniquement entendus à l’oral. J’avais, aussi, l’envie de me confronter à de l’audio « pur et dur » et me suis mis pour cela à écouter des livres audio en anglais. Découvrant Tony Robbins et sa capacité extraordinaire à motiver les gens, je me suis épris de développement personnel, de psychologie et d’autres outils pour être bien dans sa peau et efficace. J’enchaînais ainsi les livres audio de Brian Tracy, Stephen R. Covey, Roberto Kiyasaki et autres icônes du développement personnel et professionnel américain. Mais chaque chose en son temps… En écoutant mon premier livre audio de Tony Robbins, j’avais régulièrement besoin de faire pause. Mon écoute se passait en face de l’ordinateur pour pouvoir chercher des mots dans le dictionnaire en ligne et vérifier ma compréhension. Incertain face à un mot, je mettais pause, essayais de retranscrire le ou les mots incompris, visualisais les différentes orthographes qu’il pourrait avoir… Puis je comparais la prononciation de ces mots sur un dico en ligne à l’audio de Tony Robbins pour savoir si j’avais entendu le bon mot… Avec ces outils hérités de mon cours de phonétique et avec le contexte, je trouvais le plus souvent le mot que je cherchais et m’améliorais ainsi à « décoder » l’anglais oral. De temps en temps, je ne trouvais pas le mot et c’était frustrant mais, avec la pratique, mon oreille continuait, de jour en jour puis de semaine en semaine, à s’améliorer, à s’affiner. J’avais enfin dompté l’oral.

Ne plus étudier l’anglais : apprendre EN anglais

La période suivante passée à apprendre l’anglais a surtout consisté pour moi à ABANDONNER l’étude de l’anglais. Ma passion pour l’informatique m’a fait acquérir la grammaire. Mes contacts sur Internet m’avaient permis d’apprendre à m’exprimer. Le cours de phonétique à la Fac et le combo séries télé/livres audio m’avaient rendu fort à l’oral… J’avais maintenant tous les moyens pour faire de l’anglais tous les jours sans effort. L’anglais est une langue très utile et que je pouvais enfin m’en servir avec presque autant d’aise que le français.

Les années suivantes ont ainsi consisté pour moi à découvrir et APPRENDRE une tonne de sujets différents – parce que j’adore apprendre et que je voyais tellement d’opportunités pour le faire en anglais. J’utilisais des ressources en anglais parce qu’elles étaient plus nombreuses et typiquement de meilleure qualité (dans la quantité, on trouve généralement quelque part la qualité). Ainsi, j’ai appris à jouer de la guitare, appris beaucoup en matière de psychologie, appris beaucoup en matière de business et de marketing, tout cela en anglais. Mes connaissances en informatiques s’approfondissaient également. Ce sont tous des thèmes, d’ailleurs, sur lesquels les mots me viennent plus facilement en anglais qu’en français. Demandez-moi de parler psychologie ou informatique en français, je serai plus lent en la matière qu’en anglais, tout simplement parce que ce sont des sujets que j’ai développé en anglais. C’est naturel puisque je les ai appris en anglais, j’y ai repensé en anglais, j’en discutais en anglais et, dans certains cas, je travaillais en anglais (développement web). Cela peut surprendre mais c’est somme toute automatique et c’est bien pour cela qu’apprendre une langue (surtout l’anglais) peut être très facile pourvu de catalyser ses efforts autour d’un thème ou d’une passion.

Parler anglais : le travail

Je pouvais enfin considérer avoir appris l’anglais. Par la suite, à la recherche d’un emploi, mon sens de l’entreprise et mon anglais m’aident à décrocher un travail correct malgré mon absence de diplôme. Là, je pouvais utiliser mon anglais de manière régulière et c’est vers moi que mes collègues se tournaient en cas de besoin en la matière. Je n’avais certes pas l’occasion de pratiquer tous les jours au travail mais, avec mes loisirs tout en anglais, je continuais d’enrichir mon vocabulaire. Enfin, j’avais plaisir à avoir des collègues américains régulièrement au bout du fil ou par courrier électronique. Je profitais également un peu de vivre à Paris pour rencontrer des anglophones. C’est comme si les pièces du puzzle se connectaient pour me créer des occasions de parler anglais.

La société où je travaillais était une boîte « à l’américaine », filiale française d’un groupe basé en Floride. Lors d’un concours organisé à l’échelle globale, toutes filiales confondues, je remportais un prix assez sympathique : une somme de 500 dollars. J’étais je crois le seul européen du groupe à avoir participé; en tout cas le seul à gagner un des lots. Le concours n’était pas compliqué mais encore fallait-il tenter sa chance. Il s’agissait d’un simple système de e-learning : il fallait suivre certains cours en ligne puis répondre à des questions à l’issue du cours. On pouvait choisir parmi divers sujets (marketing, informatique…). La beauté du système et que l’on pouvait reprendre le test autant de fois qu’on le voulait. Je faisais ça en même temps que mon travail pendant une semaine, entre deux coups de fils ou tâches informatiques. Avec un score de 100% aux tests, le reste se décidait par tirage au sort. Gagner ces 500 dollars me permettaient d’investir dans une idée de business et me confortait dans l’idée que mon anglais était utilisable et pas juste un petit hobby.

Dans le cadre de cet emploi, j’ai aussi eu la chance de me confronter à de l’anglais britannique, en partant donner un coup de main à quelques reprises à la filiale anglaise de la boîte. J’étais décontenancé par certains accents de la campagne anglaise et cela remettait un peu mon anglais en question mais j’apprenais de l’expérience et parvenais à travailler dans la langue. En dehors de soirées très festives avec mes collègues, mon plus beau souvenir lors de ces séjours est sans doute tout simplement d’avoir eu des écossais et des irlandais au téléphone et de m’être débrouillé avec eux, alors que les anglais eux-mêmes ont du mal avec ces accents, ce qui est difficile à imaginer en France, pays où nous nous comprenons tous.

Parler anglais : les voyages

Comme beaucoup, c’est à l’étranger et en vacances que j’ai pu me servir de mon anglais. D’abord Malte puis de nombreux pays d’Europe Centrale (premier séjour en Hongrie, Bulgarie, République Tchèque, Pologne, Ukraine)… Puis comme choix de vie. J’ai honnêtement appris l’anglais avant tout depuis Paris et, alors que je n’avais quasiment jamais voyagé, mon anglais qui m’a aidé à mettre le pied à l’étrier et à explorer notre petite planète. Si j’ai ainsi pu voyager cette année en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux Etats-Unis et au Canada, ce n’est pas dans ces pays que j’ai appris l’anglais. Je peux pourtant dire tout ce que je veux et comprends absolument tout. Pour situer, je faisais davantage répéter les Québécois parce qu’ils utilisent des expressions que je ne connaissais pas que les Américains, qui utilisaient tous des expressions que je connais depuis longtemps.

Je crois que le plus important à retenir d’utiliser l’anglais pour voyager est que l’anglais n’est pas une fin en soi. L’anglais est avant tout un moyen : un moyen de se faciliter la vie d’abord, en étant capable de subvenir à ses besoins (déplacements, courses, etc. — la logistique); et aussi un moyen de VRAIMENT voyager en étant capable de nouer des liens avec les habitants du pays où l’on se trouve. Certes, la motivation d’apprendre une langue est plus forte à l’étranger (poussés que nous sommes par le BESOIN d’apprendre) mais le meilleur moyen de profiter d’un pays reste à mon avis de déjà parler la langue lorsqu’on y arrive. Il n’y a pas besoin d’être déjà bilingue mais il est important de pouvoir nouer des contacts pour profiter du pays et ne pas rester prisonnier de l’étude de la langue.

La suite?

On apprend toujours une langue, même sa langue natale. De nouveaux mots apparaissent, on découvre des mots anciens ou rares. Des expressions changent selon les milieux, que ce soit une question d’âge, de région ou de groupe social. Même notre prononciation est susceptible de changer, comme le savent les gens qui ont déménagé loin.

Pour ce qui est d’apprendre l’anglais, je considère que je n’ai plus à l’apprendre. Je peux dire tout ce que je veux et il faut que je parte dans des régions reculées pour rencontrer des natifs avec qui la communication serait difficile. Après avoir voyagé aux Etats-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie, tout cela APRES avoir appris l’anglais à Paris, je vois bien que je peux communiquer d’égal à égal avec les natifs.

Alors, qu’elle est la prochaine étape? Adopter un accent aussi proche que possible d’un accent natif américain serait la prochaine étape. Pour ne pas seulement communiquer de manière fluide et naturel mais pouvoir passer pour un natif aussi. Par défi.

J’espère que mon histoire vous aura donné quelques idées et vous aura aidé à réaliser ce que vous pouvez faire dès maintenant pour atteindre le prochain niveau en anglais!

Et vous, quelle a été votre histoire avec l’anglais jusqu’ici? Quel est votre prochain point à travailler en anglais, après la lecture de cet article, quel cap voulez-vous franchir?!

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Publié le 28 juillet 2012
Cet article, Apprendre l’anglais – Mon histoire, a été écrit par Fabien Snauwaert.

Fabien Snauwaert

Actuellement sur un tour du monde pour apprendre de nouvelles langues vivantes, Fabien a embrassé la vie de nomade en travaillant sur Internet. Vous pouvez suivre ses aventures grâce à son blog Voyage au bout de la langue, où il partage récits de voyage et conseils pour apprendre à parler anglais, hongrois, espagnol ou russe.

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Un point de vue sur Apprendre l’anglais – Mon histoire :

  1. Salut Fabien,
    je te suis beaucoup grâce à ta newsletter de « bilingue-anglais » et j’avoue que, en ayant découvert ton blog par hasard ( tu l’as garder secret pour tes amis lecteurs! ), j’ai appris encore plus de conseils pour apprendre l’anglais grâce à ton histoire :
    elle est tout de même incroyable ! j’aurai pas imaginé tout de suite que les jeux vidéos ont été ta première clé d’apprentissage de cette langue ( et je te voyais pas du tout geek ! :) ).
    je suis content de ne pas être le seul de partager l’avis du système scolaire totalement ennuyant et peu encourageant.
    Mais le détail très important, que tu as très bien décrit et que peu de personnes y ont penser j’imagine, c’est d’apprendre l’anglais sur des sujets qu’on aime traiter, et aller plus loin : découvrir n’importe quel sujet en anglais. Après, bien sûr, tout viens pas en une nuit comme tu l’as dit ( et t’en a pas fait qu’une de nuit pour apprendre l’anglais … :) )mais avec l’envie et la motivation d’apprendre cette langue, ce qui est mon cas, et celui de beaucoup de personnes.
    encore merci pour ce blog, je sais pas si tu continueras à le remplir, mais je continues a te suivre sur ta newsletter.
    encore merci, j’ai une grande admiration envers ton travail :)
    Sébastien M