Ces leçons de vie viennent du fait que voyager a élargi mes horizons et fait voir la vie différemment.
J’écris ces lignes un 31 décembre. Pas pour les oublier et les laisser derrière-moi. Plutôt, pour les conserver précieusement et avec l’espoir qu’elles inspirent celle ou celui qui les lira.
Ce que je me propose de faire ici, c’est rassembler des choses apprises en 1 an et quelques mois de voyage autour du monde. Voyager fait apprendre. Beaucoup. Sur soi, sur la vie, sur les autres. J’ai essayé de concentrer les leçons les plus importantes que j’ai pu tirer.
Table des matières
- 1 Leçon de vie N°1 – Vivre de son travail sur le Net
- 2 Leçon de vie N°2 – Stress and Rest
- 3 Leçon de vie N°3 – Le monde est un endroit sûr et accueillant…
- 4 Leçon de vie N°4 – S’écouter
- 5 Leçon N°5 – Laisser de la place à la nouveauté
- 6 Leçon N°6 – Le temps est précieux
- 7 Leçon N°7 – Se concentrer sur les bonnes choses
Leçon de vie N°1 – Vivre de son travail sur le Net
Je commence par la leçon la moins excitante pour moi mais aussi la plus fondamentale. La vie exige de subvenir à ses propres besoins et c’est quelque chose que je fais depuis plusieurs mois maintenant exclusivement via mon travail sur le Net.
La leçon est simple : On peut vivre de son travail en ligne.
C’est quelque chose que je rêvais de faire depuis des années. Seulement, voilà, rêv(ass)er n’amène pas à l’action! Je n’ai pas la place ici de retracer toutes les aventures et mésaventures qui m’ont amené à m’auto-financer. En revanche, je peux confirmer avoir rencontré beaucoup de personnes sur la route qui, elles aussi, vivent de leur activité sur le Net.
Un allemand qui faisait de l’optimisation de site Web (SEO) depuis la Hongrie puis, aux dernières nouvelles, depuis la Thaïlande. Un traducteur anglais qui a étudié plus de langues que je n’ai de doigts. Un Américain expatrié tour à tour en Argentine, en Colombie et en Roumanie. Un français qui vend d’excellentes applications pour apprendre les langues sur téléphone mobile. Sans parler des dizaines de personnes que je connais sans les avoir rencontrées en personne. Ni même de mes modèles en la matière, dont un entrepreneur qui emploie une équipe de 60 personnes avec des bureaux 100% virtuels.
Personnellement, la réalisation que c’était bien possible m’est venue en lançant mon quatrième livre. Ce mois-là, j’ai gagné en un mois ce que j’avais gagné sur les 11 mois précédents. Pas de quoi crier victoire (mes revenus jusque là étaient modeste), ni de quoi me la couler douce le restant de mes jours (ce qui serait d’un ennui mortel). Mais, clairement, de quoi renflouer ms économies qui fondaient comme neige au soleil et, surtout, le signe que de faire les bonnes choses amène de bons résultats.
« Anyone willing to trade freedom for money does not deserve one nor the other »
Je ne gagne pas une fortune de mon activité sur le Net. En revanche, la liberté n’a pas de prix.
Leçon de vie N°2 – Stress and Rest
La deuxième leçon de vie que je tire est celle qui permet de jouir de ce que l’on fait, quelle que soit l’activité.
Je préfère son nom en anglais tout simplement parce que cela sonne mieux : « Stress and Rest ».
Il s’agit du fait que, pour bien travailler, il est essentiel de fournir des efforts concentrés. Selon les mots de Tony Schwartz, c’est son énergie qu’il faut apprendre à gérer. Pas son temps.
On peut passer une heure à « travailler » en pensant à ses prochaines vacances. (Ou en regardant celles des autres, en visitant Facebook toutes les 5 minutes comme une dépendance).
Ce n’est pas travailler. Ce n’est pas aimer ce que l’on fait. Ce n’est pas productif. C’est mauvais pour l’estime de soi et à tellement de niveaux.
On peut aussi passer une heure à « se détendre » en pensant au travail qu’il nous reste à accomplir. Ou à nos soucis. Ou avec le bruit strident de la télé et de ses publicités en guise d’arrière-plan.
Ce n’est pas se détendre non plus. C’est gâcher son précieux temps et ne profiter de rien.
Le « secret » pour bien travailler et bien se détendre est le même : il s’agit de bien les départager! Il s’agit d’éviter cette grisaille où l’on ne fait rien à fond et qui, malheureusement, avec les interruptions de plus en plus nombreuses mises à disposition par la technologie, est de plus en plus présente, sinon dominante.
La manière de mettre cela en place est simple : organiser votre travail en blocs de temps où personne ne vous interrompt (même pas vous-même!). Utilisez des blocs de temps chronométrés pour les tâches les plus répétitives (par exemple 1h de travail suivie de 10 min de pause; puis répétez le cycle une ou deux fois) et utilisez des blocs de temps d’au moins deux heures pour les tâches créatives.
Ensuite, lorsque vous vous reposez, cessez de penser au travail et concentrez-vous sur ce que vous faites dans le moment présent, même s’il s’agit juste de profiter d’un bol d’air frais, faites-le à fond! C’est vrai pour les pauses de 10 minutes comme ça l’est pour vos week-ends ou bien vos échappées à l’étranger.
Le beauté de tout cela c’est que, en étant à fond dans ce que l’on fait, tout a davantage de saveur.
Pendant un mois, à Medellín (Colombie), je n’ai certes pas fait la fête comme un fou, mais de chronométrer mon travail (au départ parce que je n’avais pas le choix et ne pourrai pas travailler les 3 mois suivants, en road-trip) m’a amené à vivre le mois de travail le plus productif ET le plus agréable ma vie. Moi, qui avais tendance à soit procrastiner, soit me donner à fond sans limite, épuiser mes batteries et ne plus rien pouvoir faire ensuite (d’où la procrastination… et ainsi de suite…). Je découvrais la joie d’être productif tout en aimant mon travail. Tout simplement en chronométrant mon travail et mes pauses. J’ai découvert depuis que Neil Strauss et Tim Ferriss, tous les deux auteurs de best-sellers au NY Times, utilisent des techniques similaires. Ca ne veut évidemment pas dire que cela suffit à rédiger des best-sellers mais c’est au moins un signe que c’est une technique de travail efficace.
Leçon de vie N°3 – Le monde est un endroit sûr et accueillant…
Le titre de cette leçon-ci semble ironique tellement c’est en décalage avec ce que l’on peut voir dans les médias. Je ne vais pas prétendre que le monde est un endroit sûr à 100%, ni même accueillant à 100%. En revanche, le monde est clairement un tel endroit EN MAJORITE.
Le problème est que les médias focalisent leur attention sur l’exceptionnel et le tragique. Pourquoi? Parce que la nature humaine réagit spontanément à de telles choses et que leur métier, pour le meilleur comme pour le pire, consiste à capter notre attention. A la captiver, même, si possible. (Pour justifier des tarifs publicitaires élevés, etc. Vous connaissez la chanson).
Mais lorsque vous débarquez fraîchement d’un train en Nouvelle-Zélande et que vous n’avez pas le temps de dégainer une carte que vous êtes déjà en train de discuter avec des locaux, puis de déjeuner. Ou bien lorsque vous n’avez nulle part où loger pour le lendemain à Budapest et que quelqu’un que vous connaisse depuis 20 minutes vous offre l’hospitalité. Ou bien encore, tout simplement, lorsqu’on vous héberge en CouchSurfing. Alors, ce sont autant d’occasions renouvelées de constater que la nature humaine est foncièrement bonne. Il y a bien des personnes plus perturbées que d’autres et des situations plus propices que d’autres au crime, à la méchanceté ou, tout simplement, à la connerie.
« N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » – Napoléon Bonaparte
…En revanche, c’est la minorité des cas.
Ce qui m’a marqué le plus dans cette année de voyage, c’est à quel point il est facile de se faire des amis. Les gens sont en majorité hospitaliers, curieux et généreux. Le « drame » de notre société est que cette qualité se perd dans le stress, le manque d’attention et le manque de temps. On perd espoir en la nature humaine, peut-être? Pourtant, la nature humaine n’est pas prête de changer et les gens sont toujours heureux de faire des rencontres et de se faire des amis, et offrir l’hospitalité est un bon moyen de faire cela.
Leçon de vie N°4 – S’écouter
Au collège, en France, on mesure le quotient intellectuel, qui consiste vraiment à mesurer les capacité de raisonnement logique uniquement. Pourtant, il existe beaucoup d’autres formes d’intelligence, telles que l’intelligence verbale, la créativité et l’intelligence émotionnelle. C’est un concept intéressant popularisé par Daniel Goleman et que l’on peut définir comme la capacité des gens à reconnaître et gérer les émotions : chez eux et chez les autres.
C’est important parce que, si on se laisse contrôler par ses émotions, ou si l’on ne parvient pas à les reconnaître chez les autres, on passe à côté de beaucoup d’opportunités de faire ce que l’on veut vraiment. On aura tendance à « se faire ballotter » par la vie, comme une victime, au lieu de prendre la responsabilité de ce qui nous arrive et de comment on y réagit.
Je vous dis tout cela parce que voyager amène à rencontrer beaucoup de monde et beaucoup de situations nouvelles et que c’est un excellent exercice pour travailler sur ses émotions. Personnellement, ce que j’ai pu constater c’est l’importance de s’écouter. Cela veut dire trois choses :
Ouvrir la porte à ses émotions
Chaque émotion est là pour une raison. Elle n’a pas surgi de nulle part juste pour le fun. Nier ses émotions, c’est travailler à contre-courant ET passer à côté de la chance de mieux comprendre ce que l’on veut et ce à quoi l’on réagit. Il est impossible de prendre contrôle de sa vie sans prendre la responsabilité de ses émotions.
Cela peut sembler comme un défi, surtout dans la culture occidentale où l’on considère que les émotions « se produisent » et que l’on ne peut rien y faire. Il y a toutefois une différence entre ressentir quelque chose et le repousser immédiatement (un animal viendra judicieusement illustrer ce concept) et le fait d’être attentif à nos émotions pour savoir qui nous sommes et ce que nous voulons vraiment.
Faire face à ses peurs et…
…et qu’y a-t-il de l’autre côté de la peur? Le seul moyen pour le découvrir, c’est d’affronter ses peurs. De franchir les portes. Il ne s’agit pas de nier ses peurs mais de voir pourquoi elles sont là. Elles nous alertent. Il s’agit donc de voir à quel sujet.
Evidemment, c’est subjectif puisque si je n’avais pas fait face à ma peur paralysante de partir tenter l’aventure, je n’aurais pas la fierté de ma liberté actuelle. Mais je pense que l’on est tous d’accord pour reconnaître que la peur est généralement l’autre facette du désir. Si vous avez déjà eu le cœur qui bat plus vite que d’habitude avant d’embrasser quelqu’un c’est bon signe : vous savez que la peur est souvent le prélude du plaisir. Ca marche aussi pour les montagnes russes et leur rush d’adrénaline, où la peur et le plaisir forment un duo étroitement lié.
Faire confiance à son instinct
Si vous avez une idée en tête et vous pensez avoir raison, sans trop savoir pourquoi, alors vous vous devez d’explorer cette idée et de suivre votre instinct. Cela me rappelle une citation entendue récemment, selon laquelle, il est ennuyeux d’être normal. Etre normal, cela signifie devoir suivre sa petite routine et être pointé du doigt dès que l’on s’en écarte. En revanche, si l’on vous considère comme un peu fou, tout devient permis! On vous autorise l’originalité, la liberté, l’excentricité s’il le faut. La seule différence entre les deux consiste à mon avis dans le fait de suivre son instinct (écouter ses émotions les plus spontanées, quelque part) ou accepter de s’inhiber sans trop savoir pourquoi.
Ca ne signifie pas qu’il faut se laisser guider par son humeur uniquement. Ca signifie simplement qu’écouter ses émotions amène à une vie plus riche et intéressante, où nous savons vraiment qui nous sommes et ce que nous voulons, tout en partant à sa poursuite.
Leçon N°5 – Laisser de la place à la nouveauté
En Australie, il y a un an, je passais la soirée avec un groupe d’anglais, un Australien et un Sud-Américain. Ce dernier a dit la chose suivante, qui est restée avec moi depuis :
I’ll try anything once!
Aussi simple qu’elle soit, cette phrase résume bien, je crois, la philosophie pour profiter de ses voyages – et de la vie, un grand voyage autour du soleil!
La nouveauté est excitante, une grande source de plaisir et nous offre des opportunités de rencontrer des personnes intéressantes ou, tout simplement parfois, de faire quelque chose de stupide qui nous redonnera le sourire en y repensant lorsque les choses ne sont pas au plus haut.
Essayer de nouvelles choses est aussi la seule manière d’apprendre. Et apprendre est la seule manière de rester jeune.
A ce rayon, je rangerai l’activité très concrète qui consiste à se perdre dans une ville par choix plutôt que par accident. Sortez sans carte, baladez-vous au hasard, n’essayer pas de mémoriser où vous êtes. Non seulement on abandonne la peur de se perdre ce faisant, mais on profite d’une aventure et on découvre l’endroit d’une manière différente.
Leçon N°6 – Le temps est précieux
On avait pas attendu que j’ouvre un blog pour découvrir que le temps est précieux. Ceci dit, de voyager permet de prendre pleinement conscience de cela, pour que cela devienne une leçon de vie et un mode de vie, plutôt qu’une simple jolie phrase sur un bout de papier.
Le temps est précieux… Certes. Mais comment l’apprécier pleinement?
On parle souvent des 5 sens (la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût) mais il existe des sens supplémentaires, notamment internes. La perception du temps est l’un de ces sens. Si vous vous êtes déjà (ce que je vous souhaite) perdu dans un livre, dans un dessin ou dans une conversation passionnante, alors, votre perception du temps était affectée. De la même manière, certaines drogues provoquent une perturbation de la notion du temps, qui peuvent donner l’impression à des secondes de durer des heures, voire à des heure de durer des mois. C’est un concept d’usage dans la fiction, qu’il s’agisse d’Alice aux pays des merveilles ou de Inception.
La vérité est que les circonstances jouent aussi sur cette perception. Une semaine à répéter sans cesse des choses qui vous ennuient s’écoule différemment, dans vos perceptions, d’une semaine pleine de nouveautés et de surprises. Pourtant, le voyage autour du soleil était le même.
Enfin, ce qui joue énormément aussi, pour vous comme pour vos compagnons d’aventure, est de savoir que le temps est limité. Savoir que tout sera terminé au bout de quelques jours incite à profiter au mieux du temps dont on dispose!
Ma première semaine en CouchSurfing comptait parmi ces expériences. Je ne devais passer que quelques jours dans une ville au Sud de la Hongrie, ce qui nous amenait mon hôte, ses amis et moi à sortir énormément et profiter, maximiser, cette bonne entente que l’on avait, parce que nous n’aurions peut-être jamais d’autre chance. Le résultat de cette expérience est que, en quelques jours, je liais amitié avec mon hôte, une amitié qui semblait vieille de plusieurs mois, et non pas juste de quelques misérables jours.
Mais la vérité est que, si voyager aide, cela n’est pas indispensable pour faire que chaque seconde compte. Le rappel simple mais profond pour cela est simple : nous allons tous mourir un jour et ce rappel n’a pas à être triste s’il nous amène à profiter du meilleur de chaque instant!
Ce qui m’amène à mon autre conclusion sur ce point : le bonheur, c’est maintenant. Vous voulez être heureux? Alors soyez heureux.
Leçon N°7 – Se concentrer sur les bonnes choses
Les choses évoluent bien sûr avec le temps mais, à un moment donné, il n’y a que deux types deux sujets : ceux sur lesquels on peut faire quelque chose et ceux sur lesquels on ne peut rien faire.
Le problème est qu’il est facile de se concentrer sur les choses faces auxquelles on est impuissant. Vous n’allez pas changer la situation au Proche-Orient par la seule force de vos pensées. Vous n’allez pas guérir la faim dans le monde en regardant la télé. Vous n’allez pas changer la météo en vous en plaignant à longueur de temps.
Si vous avez déjà essayé de changer quelqu’un qui ne volait pas changer, c’est un exemple de plus à votre actif.
« Si tu te lances dans une entreprise qui dépasse tes forces, non seulement tu te conduis comme un idiot, mais tu négliges d’accomplir ce qui était dans tes possibilités. » – Epictète.
En revanche, il y a évidemment toute une tonne de choses sur lesquelles nous pouvons faire quelque chose. Nous ne pouvons pas forcer quelqu’un à tomber amoureux de nous mais nous pouvons contrôler notre propre attitude pour être le meilleur de nous et nous sentir fort ou belle. Nous ne pouvons pas deviner le numéro gagnant au loto, mais nous pouvons nous concentrer sur le fait de créer quelque chose qui a de la valeur et être rémunéré pour notre travail. Nous ne pouvons pas contrôler notre santé immédiate mais nous pouvons choisir ce que nous mettons dans notre bouche.
La beauté de cela est que, plus nous nous concentrons sur les bonnes choses, plus nous augmentons notre estime de nous ET nos capacité. Tant et si bien que, petit à petit, des choses qui semblaient impossibles (et qui effectivement l’étaient) deviennent possibles.
On voyage peut-être aussi pour cela. Pour trouver des aventures et des défis à notre mesure à relever.
Merci à toi Fabien pour ces 7 leçons qui résument si bien ce que je pense parfois par bribes.
Je crois aux signes aussi je ne suis certainement pas venue lire tes leçons par hasard et elles m’apparaissent comme de vraies lignes directrices à lire de temps en temps pour ne pas perdre de vue le but ultime : être heureux et actif !
Bonne année à toi et encore de beaux voyages et rencontres !
Juliette
Superbe article. Je suis tombée sur ton blog par hasard il y a maintenant quelques instants. C’est un grand plaisir de te lire, c’est très inspirant et cela m’incite à étendre mes projets de voyage davantage !
Je n’ai pas encore eu l’occasion de voir comment tu apprenais le russe par contre mais cela éveille ma curiosité (je parle le russe).
Bref, je te souhaite une bonne continuation !
Waouw, vivifiant !
Je viens de découvrir « par hasard » ce site et il faudrait véritablement imprimer et afficher ces 7 leçons dans certains lieux publics ou de travail histoire de rappeller (ou informer) certains concernant les vrais réalités et priorités de la vie.
Merci pour ces leçons d’une justesse bienfaitrice.
Bonne continuation !