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Affronter ses peurs : se préparer au pire pour obtenir le meilleur

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Illustration pour Se préparer au pire

Plus je voyage, plus il devient évident que la majorité des gens ont eux aussi envie de voyager et voir du pays… Bref, de faire la même chose. Quitter son nid douillé pour partir à l’aventure demande un minimum de courage et de préparation. Laissez-moi donc partager avec vous un exercice tout simple pour vous aider à prendre les bonnes décisions, affronter ses peurs et partir à l’aventure.

Un beau mais frisquet mois de novembre, je décidais, après un bon second séjour en Hongrie, de tenter l’aventure et de repartir là-bas au printemps, cette fois pour y vivre quelques mois et apprendre le hongrois sur le terrain. Petit problème : arrivé fin janvier alors que je voulais partir début avril et que le prix des billets commençait à augmenter… Je n’avais toujours pas acheté mes billets, ni commencé les démarches pour effectivement partir…

Je me suis alors tourné vers l’exercice suivant. Je l’ai découvert dans le livre La semaine de 4 heures puis l’ai utilisé pour m’expatrier quelques mois en Hongrie et l’ai utilisé de nouveau et avec succès à mon retour, cette fois pour décider et préparer mon tour du monde.

Le moment d’affronter ses peurs

Nous sommes fin janvier… Je sais que je veux partir vivre quelques mois en Hongrie, je sais aussi que je ne sais pas ce que cela va donner : j’ai dans un coin de la tête tout ce qui peut mal tourner. Peut-être que je ne vais pas réussir à apprendre le hongrois… Peut-être que je vais me sentir isolé parce que je ne parle pas la langue… Et si je galère à me faire des amis sur place à cause de cela?… Et si je déprime?… Et si j’arrive à court d’argent? Et si?… Et si?… Etc, etc. C’est un questionnement naturel mais ennuyeux et désagréable. Je devais aussi trouver quelqu’un pour récupérer mon appartement, que je ne voulais pas rendre juste pour quitter Paris 3 mois. Bref, l’envie était là mais envahie par le doute. Deux choix s’offraient à moi :  abandonner en repoussant à toujours plus tard, sans cesse, et subir la situation, frustré -ou- affronter ses peurs.

J’ai alors fait cet exercice qui consiste à imaginer tout ce qui peut mal tourner. Plutôt que de détourner le regard, de nier les risques ou de se refuser ce que l’on désire… J’ai dressé cette liste de problèmes éventuels dans le détail. Une manière de combattre le feu par le feu. Accompagnez-moi dans cette démarche : prenez simplement de quoi écrire. Maintenant, songez à cette aventure que vous désirez tenter (cela peut-être un voyage, cela peut aussi être toute décision importante) et laissez venir toutes ces craintes qui vous traversent l’esprit. Contrairement à l’habitude, ne les chassez pas en vain mais laissez-les venir. Ecrivez chacune d’entre elles, elles sont là pour une raison. Dans mon cas, peut-être que j’allais échouer à apprendre le hongrois, que je n’allais pas réussir à me faire un seul ami sur place, que j’allais déprimer, avoir en plus des problèmes d’argent et que sais-je encore. Faites cette liste pour votre projet de voyage ou similaire.

Etape suivante, imaginez que tous ces problèmes possibles se produisent SIMULTANEMENT. Vos pires cauchemars, le pire scénario, se produisent… ensemble, en simultané! Tout tourne mal en même temps, pas de chance pour vous. C’est cela affronter ses peurs. Maintenant, songez à vos possibilités pour réagir et vous en sortir. Que pourriez-vous faire pour corriger la situation? Voyez comment revenir à votre situation de départ, les moyens possibles pour vous sentir bien de nouveau et avoir le même confort de départ (sécurité, bien-être). Par exemple, j’aurais pu revenir plus tôt de Hongrie si la vie là-bas ne me plaisait pas. J’aurais pu travailler sur place si j’avais besoin d’argent (ce que fait la majorité des gens), j’aurais pu compter sur mes amis, même à distance, pour me changer les idées et me remonter le moral. J’aurais pu me faire héberger par de la famille le temps de récupérer mon appart’ à Paris. Ce genre de choses. Songez à vos ressources pour réagir à ce scénario-catastrophe.

L’étape suivante, enfin, consiste à être réaliste. Toutes ces projections que vous faites, qui sont là parce qu’elles semblent des risques possibles et sont étouffantes par leur nombre… Eh bien… Réalisez bien qu’il est TRES PEU PROBABLE que toutes ces mauvaises choses se produisent EN MEME TEMPS. C’est possible… Tout comme de gagner le lotto ou d’être dans un crash d’avion… Mais c’est improbable. En acceptant cela et grâce aux étapes précédentes, vous savez que, non seulement vous pouvez gérer le « scénario-catastrophe » (vous venez de le faire à l’étape précédente), vous sauriez aussi, bien sûr, et bien plus facilement, gérer UN de ces éventuels problème de parcours. Vous pouvez voir que si les risques existent toujours (le monde n’est pas parfait), ils ne vous contrôlent plus. Vous saurez faire face à ces problèmes éventuels, limité en nombre, et pouvez enfin profiter du projet lui-même.

Maintenant qu’affronter ses peurs vous a libéré, faites enfin la liste de ce que vous avez à faire pour partir dans de bonnes conditions. Basez-vous sur les faits. Peut-être que vous avez besoin d’économiser davantage pour partir dans de bonnes conditions. Alors, mettez votre plan à exécution!  (Il est plus facile de travailler et d’économiser lorsque l’on sait pourquoi on le fait). Peut-être qu’un moment précis de l’année est meilleur pour votre destination. Dans ce cas, organisez-vous en conséquent. A cette étape de l’exercice, et après l’honnêteté des étapes précédentes, il est important mais aussi plus facile d’être honnête envers vous-même sur vos besoins pour partir. Voyez bien si les éléments à régler avant votre départ sont des excuses-prétextes ou des moyens dont vous avez réellement besoin. Laissez de côté tout ce qui ressemble à une excuse. Il est naturel d’avoir encore des appréhensions mais, une fois les craintes réalistes gérées, le reste de votre travail consiste surtout à vous organiser avec enthousiasme pour partir et profiter de votre aventure! Dans mon cas, cela a consisté à d’abord fixer des dates claires et réalistes pour m’organiser pour, quelques heures après, acheter mon billet d’avion. Les jours suivants et jusqu’à mon départ, je débordais d’enthousiasme et d’énergie pour faire les démarches pour mon appartement, travailler pour avoir l’esprit tranquille une fois sur place et m’occuper de certains détails qui traînaient depuis trop longtemps.

Cet exercice s’utilise pour décider d’un voyage à l’étranger ou d’un tour du monde. Il est valide aussi pour tout projet qui vous tient à cœur et globalement, à mon avis, pour tout choix de vie. Je songe par exemple au fait de lancer son affaire, de démarrer une famille ou autres choix important. Enfin, on sent en général quand il est temps d’affronter ses peurs..  Cet exercice est avant out un moyen très sain de le faire, sans attendre ni perdre son temps.  Le temps est trop précieux pour être perdu ainsi!

Récapitulatif de l’exercice

Pour affronter ses peurs, il s’agit d’abord de les regarder droit dans les yeux puis d’imaginer leurs conséquences, vos moyens de réagir et les probabilités de ces craintes… Prenez de quoi écrire, puis…

  • Faites la liste de vos craintes et inquiétudes par rapport à votre projet : écrivez chacune d’entre elles, sans laisser de zones d’ombre.
  • Imaginez que tous ces problèmes éventuels se produisent en même temps puis voyez ce que vous pourriez faire pour revenir à votre situation d’origine.
  • Réalisez que, si certains de ces problèmes peuvent survenir, il est TRES improbable qu’ils se produisent tous en même temps.
  • Passez à l’action! Faites la liste de ce dont vous avez besoin pour partir et exécutez-la, soulagé du poids des questions empoisonnantes telles que « et si… ».

Enfin, savourez votre aventure!

Bon voyage

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Publié le 1 juin 2012
Cet article, Affronter ses peurs : se préparer au pire pour obtenir le meilleur, a été écrit par Fabien Snauwaert.

Fabien Snauwaert

Actuellement sur un tour du monde pour apprendre de nouvelles langues vivantes, Fabien a embrassé la vie de nomade en travaillant sur Internet. Vous pouvez suivre ses aventures grâce à son blog Voyage au bout de la langue, où il partage récits de voyage et conseils pour apprendre à parler anglais, hongrois, espagnol ou russe.

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